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Profanation d'octobre 2010
Pour la "nuit blanche" du 1er octobre, avec l'accord de l'évêque Mgr Raffin, la basilique Saint-Vincent a été décorée de ballons géants rose fluo gonflés à l'hélium (ce qui a représenté une dépense de 60 000 euros !!) à l'extérieur et à l'intérieur :
Trois spectacles musicaux ont été présentés, dont celui de 21 heures avec un groupe d'une quinzaine de chanteuses accompagnées d'une batteuse, scandant borborygmes et onomatopées, habillées dans un premier temps en costumes longs de prêtresses, druidesses, sorcières, pénitentes (au choix), puis en jupes et shorts très courts :
Jusqu'à minuit, tout le monde a pu entrer et sortir à sa guise de la basilique, sans la moindre considération pour le caractère sacré du lieu : chiens, vélos, bouteilles, sandwichs, cigarettes, tout était permis !
Sur le maître-autel étaient posés des spots clignotants ; devant l'autel de Notre-dame dans le transept nord était tiré un rideau noir pour faire une loge aux intervenants : l'autel a ainsi servi à cette occasion de coiffeuse et de bar !
Le "spectacle" a duré plus longtemps que prévu. Le lendemain, la basilique était dans un état de saleté et de désolation consternant : tablettes de bancs cassées, papiers, mégots, nourriture, bouteilles et canettes de soda, bière, vin. Les cierges ont été utilisés et sont passés de mains en mains pour allumer ce qui ressemblait à des cigarettes.
Des dégradations ont aussi été recensées dans la ville, notamment des vitrines et des portes en verre brisées. Les services d'urgence ont été largement plus sollicités que lors d'une soirée normale ; une soixantaine de personnes ont dû être secourues, principalement pour coma éthylique.
Témoignage : "la nuit blanche fut pour moi un spectacle triste et affligeant. Triste spectacle en effet, que de voir ces jeunes ivres errant au centre-ville, ces bagarres à répétition et l'image de ces secouristes ramassant à droite et à gauche les victimes de coma éthylique. Après deux heures de promenade pas tranquille, nous avons décidé de rebrousser chemin. Ma pensée va aux secouristes, pompiers et forces de l'ordre, qui ont dû être débordés. Tout ça pour ça ?"
On peut également inclure dans cette pensée le personnel de nettoyage de la ville, celle-ci s'étant transformée en quelques heures en porcherie géante. On est bien loin de la "sérénité" et du "flot poétique" vantés dans les publicités de la ville !
Je ne parle pas des masses, mais d'une élite nationale responsable de la substance spirituelle et de l'orientation du pays tout entier, qui a si lamentablement échoué dans ce siècle, et sans doute les précédents, que le plan spirituel a été privé de ses appuis et a été plongé dans le chaos.
Pressentant la catastrophe imminente, cette élite est aujourd'hui capable d'une erreur plus grave encore : de se couper du monde réel avec ses erreurs pour mener sa vie à elle, s'adonner à l'art pour l'art, au sens le plus large.
Or rien ne serait plus dangereux que de se réfugier dans l'esthétique.
Notes griffonnées sur une enveloppe, probablement pendant l'hiver 1942 - 1943, par Hans Scholl, étudiant catholique allemand, guillotiné le 22 février 1943 avec sa soeur Sophie, pour avoir écrit et distribué des tracts appelant étudiants et professeurs à se soulever contre le pouvoir nazi.
Hans et Sophie Scholl, "Lettres et carnets", page 179, Tallandier Editions, 2008.
Tags : basilique, saint vincent, hans sophie scholl, raffin, dominique gros, profanation, orgie, nuit blanche
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Commentaires
Bonsoir Philippe,
Merci d'avoir ressorti ces photos, même si elles ne rappellent pas de bons souvenirs...
Je confirme : une amie a un jeune collègue musulman qui lui a dit ne pas avoir voulu rentrer dans la basilique ce soir-là, car il a considéré que ce qu'il en voyait de l'extérieur était un sacrilège...
Il y a des pays où les chrétiens ne peuvent construire de lieux de culte, il y a des pays où les chrétiens meurent sous les bombes... dans leurs églises, et ici, on accepte "ça"... C'est consternant.
Merci Pascale.
Vous avez raison, nous allons vers le chaos, ce qui vous décrivez arrivera malheureusement chez nous, si des chrétiens courageux ne défendent pas leur Foi.
5OulyLundi 26 Novembre 2012 à 15:35Merci Ouly. Quand les chrétiens sont des victimes, tout le monde fini par le devenir également, mais il y a toujours des personnes qui surmontent leur peur et se sacrifient pour les autres, pour la vérité, pour la liberté. Nous avons connu ça en Europe, les martyrs ont été semence de chrétiens. Maintenant, ignorants de notre Foi, nous bradons notre civilisation et nos valeurs, c'est de l'inconscience qui va nous coûter cher.
Oui Ouly, c'est ce à quoi je pensais...
Que penserait un chrétien nigérian de la transformation d'une basilique à l'histoire sacrée plus que millénaire en discothèque rose fluo ?
8wahlMercredi 28 Novembre 2012 à 15:3510OulyDimanche 2 Décembre 2012 à 14:3611OulyDimanche 2 Décembre 2012 à 14:46Et pas qu'en Afrique, en France également :
http://www.20minutes.fr/ledirect/1053054/lyon-eglise-cambriolee
Il arrive même qu'on démolisse :
http://rhone-alpes.france3.fr/2012/11/23/saint-etienne-demolition-de-l-eglise-de-bel-air-149723.html
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En effet Ouly, et quand on s'intéresse à toutes ces églises menacées de désacralisation ou de démolition, ce sont toujours des laïcs qui se battent pour les sauver, jamais des prêtres, ni des évêques. Il y a aussi ce cas d'église menacée de démolition pour en reconstruire une nouvelle à la place, ce qui coûterait 600.000 euros de plus que de faire restaurer l'ancienne ! L'occasion sans doute pour quelques uns de toucher quelques pots de vin au passage.
http://www.christianophobie.fr/breves/patrimoine-religieux-en-france-vandalisme-municipal-en-anjou
Voir d'ailleurs le 1er commentaire à cet article, écrit du Vietnam.
Philippe, savez-vous si votre blog est lu par un ou des prêtres ? Ce serait qiand même intéressant d'avoir l'avis de l'un ou l'autre sur le sujet !...
Bonsoir Pascale,
vous pouvez interroger les prêtres que vous connaissez, ou écrire sur le site de l'évêché, comme l'a fait un lecteur du blog (commentaire n° 8).
La destruction d'églises s'explique par la baisse de la pratique religieuse, dont sont responsables des prêtres qui n'ont plus la Foi.
Ces églises avaient été construites avec l'argent des fidèles qui sont ainsi spoliés.
Oui, vous avez raison Philippe, mais disons que je suis un peu fâchée avec certains prêtres depuis une paire de mois...
Mais je le ferai quand même et vous ferai part de la réponse...
Faisons une fete dans le temple franc macon à Queuleu 11 rue de devilly !!!!
Un peu comme le diner du siècle à Paris...
16wahlLundi 3 Décembre 2012 à 11:03Salut Philippe,
Je viens de me rendre compte que ces photos datées de 2010 ?! Pourquoi les ressortir maintenant ?
17OulyLundi 3 Décembre 2012 à 16:19Malheureusement, les batiments ne sont pas seuls concernés.
On commence par les bâtiments, et on continue par les Hommes.
En effet, l'article concerne la profanation de la basilique St Vincent en octobre 2010, c'est écrit dans le titre !
Il y a plusieurs raisons à reprendre ces photos :
1) elles ont été censurées ;
2) les profanations sont très fréquentes, avec la complicité des clercs, il suffit de suivre les nombreux liens au cours de mes articles (voyez par exemple Charlemagne Palestine), souvenez-vous de la surprise-partie de la Cathédrale le 5 novembre 2004 : "célébration de la Parole sur fond de musique techno", "entre chaque lecture, il était proposé aux jeunes de répondre à la Parole par de la danse" ; des danseurs devant l'autel "se déhanchent sur Dead Can ou Massive Attak" ;
3) la prochaine "Nuit Blanche" va utiliser la basilique, on peut craindre de nouveaux débordements !
4) l'évêque va désacraliser la basilique qui va pouvoir être consacrée à un usage profane : le patrimoine des chrétiens est dilapidé.
19OulyMardi 4 Décembre 2012 à 04:22Un auteur lorrain pour qui j'ai grand respect dirait sans doute : “La grande pitié des églises de France”.
(Çui-là, j'ai pô lu)
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Ou le "journal d'une campagne réussie qui a contribué au vote de la loi de 1913 sur les monuments historiques". Je n'ai pas lu non plus celui-là, mais j'aimerais bien !
21OulyMardi 4 Décembre 2012 à 22:30« Œuvre souvent citée et pourtant mal connue »
Effectivement, je la cite sans la connaitre et Philippe ne l'a pas lue non plus.
Nous sommes de piètres lorrains qui n'avons pas au moins parcouru toute l'œuvre de cet académicien.
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22OulyDimanche 9 Décembre 2012 à 21:16Eh oui Ouly ! On dirait que derrière chaque église menacée ou détruite en France, il y a une histoire de gros sous !
24OulyMardi 11 Décembre 2012 à 14:30La Lorraine directement concernée par le problème :
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26OulyMercredi 12 Décembre 2012 à 11:59Pour sur que si il s'agissait d'un site musulman, on nous en parlerait dans tous les médias, télé en tête avec messages et reportages dans les journaux, le premier sinistre prendrait la parole pour vilipander les Français racistes et le président nous assusserait en direct qu'il est là pour représenter les citoyens de toutes confessions et que c'est un tort que de faire des amalgames, de trop nombreuses associations gracieusement subventionnées avec notre pognon éditeraient des communiqués d'indignation et se constitueraient partie-civile auprès de tribunaux collabos ; idem si il s'agissait d'une sinagogue avec en plus la télé qui nous passerait pour la énième fois “Nuit et brouillard” et les écoles de France qui organiseraient à l'envi des voyages éducatifs à Auschwitz tout en établissant en leur sein des conférences délivrées par quelques rescapés de l'holocauste “afin que l'on n'oublie pas !”.
Vous ne me croyez pas ? Souvenez vous pourtant, il y a peu quelques jeunes gens ont déployé des banderoles réclamant un réferendum dans le chantier d'une mosquée, le chantier donc la mosquée n'est pas encore active et les faits se sont déroulés sans dégradation ni violence, et quel vacarme médiatique cela n'a-t-il pas occasionné...
Coup de chance, le vacarme médiatique était précisément le but des organisateurs, ils sont donc tous tombés dans le panneau (les c...).
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Mon Dieu !
Octobre 2010 ; MRJ Raffin a-t-il au moins estimé que l'on ne l'y reprendrait plus ?