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    Attentat en Isère sur un site classé Seveso

    2015 06 29 Claude Goasguen - Politique Matin - LCP

    Vivez la rentrée sans prise de tête

    Gay pride du 13 juin

    Extrait du discours d'Alexandre Soljenitsyne prononcé en juin 1978 à l'université de Harvard :

    Le déclin du courage est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l'Occident d'aujourd'hui. (...) Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel, mais ce ne sont pas ces gens-là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, dans leurs discours, et plus encore dans les considérations théoriques qu'ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d'agir, qui fonde la politique d'un Etat sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu'on se place. Ce déclin du courage , qui semble aller ici ou là jusqu'à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie particulière dans les cas où même les fonctionnaires sont pris d'un accès subit de vaillance et d'intransigeance - à l'égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement hors d'état de rendre un seul coup. Alors que leur langue sèche et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l'Internationale de la terreur. Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin ?

    En conformité avec ses objectifs, la société occidentale a choisi la forme d'existence qui était pour elle la plus commode et que je qualifierai de juridique. Les limites (fort larges) des droits et du bon droit de chaque homme sont définies par un système de lois. A force de s'y tenir, de s'y mouvoir et d'y louvoyer, les Occidentaux ont acquis une bonne dose de savoir-faire et d'endurance juridique. (Mais les lois sont si complexes qu'un simple citoyen est incapable de s'y reconnaître sans l'aide d'une spécialiste.) Tout conflit reçoit une solution juridique, et c'est là la sanction suprême. Si un homme se trouve juridiquement dans son droit, on ne saurait lui demander plus. Allez donc lui dire, après cela, qu'il n'a pas entièrement raison, allez lui conseiller de limiter lui-même ses exigences et de renoncer à ce qui lui revient de droit, allez lui demander de consentir un sacrifice ou de courir un risque gratuit... vous aurez l'air complètement idiot.

    L'autolimitation librement consentie est une chose qu'on ne voit presque jamais : tout le monde pratique l'auto-expansion, jusqu'à ce que les cadres juridiques commencent à émettre de petits craquements. (Juridiquement, les compagnies pétrolières sont sans reproche lorsqu'elles achètent le brevet d'invention d'une nouvelle forme d'énergie afin de pouvoir l'étouffer. Juridiquement sans reproche, ceux qui empoisonnent les produits alimentaires afin de prolonger leur durée de conservation : le public reste toujours libre de ne pas acheter.)

    Moi qui ai passé toute ma vie sous le communisme, j'affirme qu'une société où il n'existe pas de balance juridique n'est pas, elle non plus, vraiment digne de l'homme. (...)

    Si l'on me demande si je veux proposer à mon pays, à titre de modèle, l'Occident tel qu’il est aujourd’hui, je devrai répondre avec franchise : non, je ne puis recommander votre société comme idéal pour la transformation de la nôtre. Étant donnée la richesse de développement spirituel acquise dans la douleur par notre pays en ce siècle, le système occidental, dans son état actuel d’épuisement spirituel, ne présente aucun attrait. (...) Non, une société ne saurait demeurer au fond d'un abîme sans lois, comme c'est le cas chez nous, mais ce lui serait une dérision de rester à la surface polie d'un juridisme sans âme, comme vous le faites. Une âme humaine accablée par plusieurs dizaines d'années de violence aspire à quelque chose de plus haut, de plus chaud, de plus pur que ce que peut aujourd'hui lui proposer l'existence de masse en Occident que viennent annoncer, telle une carte de visite, l'écoeurante pression de la publicité, l'abrutissement de la télévision et une musique insupportable. (...)

    Comment en est-on arrivé à la confrontation actuelle, si désavantageuse ? Dans sa marche triomphale, comment le monde occidental est-il tombé dans un pareil état d’impuissance ? Son évolution a-t-elle connu des tournants funestes, des pertes de cap ? Il semble bien que non. L’occident n’a fait que progresser et encore progresser dans une direction sociale déclarée, la main dans la main avec le brillant Progrès technique. Et le voici qui se retrouve dans son actuel état de faiblesse.

    Alors il ne reste plus qu’à chercher l’erreur à la racine même. A la base de la pensée des Temps nouveaux. Je veux dire : la conception du monde qui domine en Occident, née lors de la Renaissance, coulée dans le moule politique à partir de l’ère des Lumières, fondement de toutes les sciences de l’Etat et de la société : on pourrait l’appeler « humanisme rationaliste » ou bien « autonomie humaniste », qui proclame et réalise l’autonomie humaine par rapport à toutes forces placées au dessus de lui. Ou bien encore –et autrement- « anthropocentrisme » : l’idée de l’homme comme centre de ce qui existe.

    En soi, évidement, le tournant de la Renaissance était inéluctable ; le Moyen Age avait épuisé ses possibilités, l’écrasement despotique de la nature physique de l’homme au profit de sa nature spirituelle y était devenu insupportable. Mais, du coup, nous avons bondit de l’Esprit vers la Matière, de façon disproportionnée et sans mesure. La conscience humaniste se proclama notre guide, dénia à l’homme l’existence du mal à l’intérieur de lui et ne lui reconnut pas de tâche plus haute que l’acquisition du bonheur terrestre, et elle plaça à la base de la civilisation occidentale moderne une tendance dangereuse à se prosterner devant l’homme et devant ses besoins matériels.

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  • Commentaires

    1
    Pascale
    Mardi 7 Juillet 2015 à 22:48

    https://saintvincentmetz.wordpress.com/2014/02/23/lintelligentsia-et-leglise-russe-en-1983/

    Bonne fin de soirée, Philippe !

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